Le paiement via reconnaissance faciale

Alors que le paiement avec smartphone peine à s'imposer en France, il fait déjà partie du passé en Chine. En effet, après une phase d'expérimentation de plusieurs mois, diverses enseignes ont commencé à adopter des systèmes de paiement par reconnaissance faciale. Pionnières en la matière, les sociétés Tencent, experte en solutions web, et Alibaba, le géant du e-commerce, ont respectivement développé WeChat Pay et Alipay, des technologies qui font désormais leurs preuves dans le retail chinois.

Adoption et fiabilité du système

Dans les magasins Carrefour par exemple, les clients peuvent payer leurs courses simplement grâce à leur visage. Le système nécessite toutefois une inscription préalable. À chacun de ses passages, le client accède à une caisse automatique équipée de caméras qui reconnaissent son visage. Il ne lui reste qu'à saisir les 4 derniers chiffres de son numéro de téléphone pour valider son achat. D'ici 3 ans, le groupe de la grande distribution espère convaincre 20 % de ses clients d'utiliser ce mode de paiement. D'autres enseignes ont également sauté le pas, à l'image des boulangeries Wedome, des fast-foods KFC ou des supérettes Hema. Plus récemment encore, la Chine a introduit cette technologie dans une station de métro de Shenzhen en vue de l'expérimenter pour payer les trajets.

Ce système de reconnaissance faciale est déjà très utilisé en Chine, que ce soit pour accéder à son application bancaire, retirer de l'argent au distributeur automatique ou entrer dans des immeubles sécurisés. C'est donc tout naturellement que l'on y retrouve cette technologie dans les magasins. Cependant, sa fiabilité n'est pas assurée à 100 %. C'est d'ailleurs son gros point noir, qui freine incontestablement son développement en Europe. Ainsi, le système actuel peut rencontrer des difficultés pour distinguer deux visages sensiblement identiques, comme c'est le cas pour des jumeaux ou des sosies. Se posent également des questions en termes de libertés individuelles. C'est d'ailleurs pour cette raison que Microsoft et Amazon militent pour la mise en place d'une législation précise, avant que le phénomène ne prenne trop d'ampleur.